Les Rhizomes du Temps: Hyacinthe Ouattara

La 193 Gallery est heureuse de présenter Les Rhizomes du Temps, une exposition de l’artiste Hyacinthe Ouattara dans son Project Room à Paris. Né en 1981 au Burkina Faso, cet artiste plasticien autodidacte vit et travaille en France, explorant la complexité du monde et ce que l'existence laisse comme traces. Cette exposition coïncide également avec la publication de sa première monographie, Mélodies Ancestrales, éditée par la galerie, qui retrace son parcours et met en lumière sa pratique artistique singulière.

Dans Les Rhizomes du Temps, Hyacinthe Ouattara interroge la multiplicité des formes et des temporalités qui façonnent notre monde. L’artiste aborde l’espace-temps comme une matière vivante, où chaque être devient une cartographie humaine, une "radiographie des âmes". Ses œuvres transforment des objets en apparence banals en flux et en rhizomes, transcendant leur matérialité pour engager un dialogue avec l’invisible. L'exposition s'inscrit sur les ancrages du passé, du présent et du monde à venir dans la multiplicité des mémoires en observant les traces, les empreintes comme vertiges de l'humanité.

Hyacinthe Ouattara dévoile ici Arborescences, une nouvelle série de sculptures qui incarnent une puissante métaphore de la vie. Réalisées en bois et en tissu, ces œuvres évoquent la forme de l’arbre, symbole d’ancrage et d’élévation, tout en explorant la tension entre enracinement et aspiration, visible et invisible. Ce questionnement trouve un écho dans ses autres séries, comme les dessins brodés d’Au fil du temps, où une démarche artisanale et méditative célèbre la sacralité de l’art, ou encore les peintures intuitives de Multiplicité, où le chaos organique révèle l’interconnexion du vivant. Les dessins poétiques de Cartographie humaine réinterprètent quant à eux l’identité collective, transformant les fragments individuels en une entité commune, connectée par les fils invisibles de la vie.

Enfin, l’exposition s’inspire des Batotous, peuple imaginaire évoqué par Édouard Glissant dans Sartorius. Hyacinthe Ouattara fait renaître des récits d’épopées et de mystères enfouis, peuplés d’êtres venus d’ailleurs, porteurs de langages et de codes nouveaux. Ces figures, oscillant entre réalité et fiction, rappellent la richesse des espaces sacrés et des murmures invisibles que le monde moderne tend à oublier. À travers ses œuvres poétiques, l’artiste invite à renouer avec ces dimensions oubliées, où résonnent encore le souffle des esprits et des traditions ancestrales.