Valentina Canseco & Shinji Nagabe: Entre Trópicos
La 193 Gallery a le plaisir de présenter Entre Trópicos, une exposition réunissant le travail de Valentina Canseco et Shinji Nagabe, deux artistes d'origine brésilienne, à l'occasion de la Saison croisée France-Brésil.
Entre Trópicos est une invitation à franchir les frontières sensibles, à plonger dans un espace où le corps, la sensualité et la matière se mêlent dans une danse subtile. Les œuvres de Valentina Canseco et Shinji Nagabe tissent un dialogue intime et profond, résonnant avec les sons et les rythmes du Brésil, la chaleur de ses paysages et l’intensité de ses passions. Ce titre, Entre Trópicos, évoque un lieu où les frontières s’effacent, laissant place à une expérience vécue du corps, de la peau, de la lumière. Un espace où la sensualité se déploie dans chaque texture, chaque vibration de l’œuvre.
Les deux artistes, par des moyens distincts, nous incitent à ressentir le monde autrement. Valentina Canseco, à travers ses expérimentations abstraites sur la couleur et la lumière, ouvre un champ pictural où chaque projection de peinture porte la mémoire d’un corps en mouvement. Ses œuvres monumentales peintes sur fibres synthétiques ne sont pas simplement à regarder : elles sont à traverser, à toucher, à vivre. D’autres, plus géométriques, s’ouvrent comme des fenêtres sur des paysages sensoriels, où un nuage de points colorés ravive le souvenir d’un soleil couchant et la douceur d’une chaleur d'été. Le spectateur est invité à une rencontre directe et physique avec la matière, autant qu'à une expérience sensorielle plus intériorisée, où la couleur active à la fois une réaction émotionnelle et les réminiscences qu’elle suscite.
Shinji Nagabe, pour sa part, réunit le Japon et le Brésil dans un croisement de désirs et de représentations. Ses œuvres biographiques sont imprégnées de sensualité, mais aussi de complexité : elles interrogent les liens entre le corps et les images du désir, entre la tentation et le regard fétichiste porté sur l’autre. Les tissus qui enveloppent ses photographies sont comme des métaphores du corps, à la fois souples et résistants. En transparence, des corps dénudés, sexualisés et stigmatisés apparaissent de manière crue, tandis que des compositions de fruits et de fleurs aux formes suggestives évoquent une sensualité plus douce. Ailleurs, des fragments de corps se dissolvent dans des tourbillons de tissu, faisant référence aux estampes érotiques shunga que l’artiste a découvertes dans son enfance, son éveil à la sexualité.
Ainsi, Entre Trópicos nous transporte dans un espace où le corps, dans toute sa diversité et sa richesse, devient la clé pour appréhender à la fois l’intime et l’universel. C’est une invitation à se perdre dans un jeu de textures, de couleurs et de formes, un appel à ressentir, à être présent, à toucher ce qui se cache sous la surface. Les artistes nous livrent une traversée poétique de la sensualité, de l’identité et du corps, où chaque œuvre nous encourage à ressentir le monde plus intensément.