Oasis d'Abondance: Enfant Précoce

Oasis d’Abondance dépeint le parcours d’un enfant, né et élevé dans son innocence camerounaise puis devenu observateur précoce à son arrivée en banlieue parisienne. Les échoppes des tantines qui braisaient le poisson, les étales colorées de toutes sortes de marchandises, deviennent ici ce que l’on appelle : une économie informelle ; le jeune Francis est perdu. Il observe la société d’un air songeur et cherche un refuge qui l’aiderait à s’intégrer dans ce nouveau pays qui ne ressemble pas au rêve dont tout le monde parle. Celui d’un ancêtre aspirant à une éducation parfaite pour ses enfants et ses petits-enfants. Celui d’un oncle qui souhaite ouvrir les yeux aux autorités sur les réalités du quartier et sur l’incohérence de l’inaction face à la simplicité du partage. Mais Enfant Précoce nous ouvre les portes du sien. Celui d’un enfant qui ne voit que les couleurs d’un monde qui se refuse pourtant à voir ce qui le dérange.

“Les yeux d’un enfant ne voient pas le mensonge”

Francis Essoua, devenu Enfant Précoce, nous invite à relire un parcours où les moments de joie côtoient les difficultés de la vie. L’artiste raconte celle-ci sans détour ; de la grande traversée, au quotidien des invisibles de tous les jours. Des faits de vie, des rêves et des désillusions, qui constituent le paysage social franco-camerounais qui l’a vu grandir.

Oasis d’Abondance, se veut ainsi comme une célébration de la réalité des “petits enfants de la République”. Ces débrouillards de la vie quotidienne qui font ce qu’ils peuvent pour survivre. Le jeune peintre porte ainsi le pouvoir de dénonciation au bout de son pinceau et questionne le paradoxe de “l’étranger” tout en faisant briller les couleurs de diasporas indispensables au bon fonctionnement de la société.

Dans un style semi naïf, où l’intensité des couleurs gouverne l’abolition de la divine proportion, Oasis d’Abondance, présentée à la 193 Gallery du 2 mars au 27 avril 2024, apporte au cœur de Paris le goût de la vie de tous les jours. L’hypothétique disparaît face aux faits. La vie est comme ça, c’est une lutte signée Essoua…

Sous le commissariat de Mary-Lou Ngwe-Secke & Roger Niyigena Karera.
(find english version after the works)
Oasis d'Abondance depicts the journey of a child, born and raised in his Cameroonian innocence, then becoming an early observer upon his arrival in the Parisian suburbs. The stalls of the aunties who braised the fish, the colorful stalls of all kinds of goods, become here what we call an informal economy… Young Francis is lost. He observes society in detail and looks for a refuge that would help him integrate into this new country which does not resemble the dream that everyone talks about. A dream of an ancestor aspiring to a perfect education for his children and grandchildren. A dream of an uncle who wants to open the eyes of the authorities to the realities of a neighborhood that can not face the simplicity of sharing. But Enfant Précoce opens his “doors” to us. A child who only sees the colors of a world which nevertheless refuses to see what bothers him.

“The eyes of a child do not see lies”

Francis Essoua, who became Enfant Précoce, invites us to re-read a journey where moments of joy live with the difficulties of life. The artist tells this story very directly: from great crossings, to the daily life of the everyday invisibles. Facts of life, dreams and disappointments, which form the Franco-Cameroonian social landscape where he grew up.Oasis d’Abondance is intended to be a celebration of the “grandchildren of the Republic”. These everyday resourceful people who do what they can to survive. The young painter thus carries the power of denunciation at the end of his brush, and questions the paradox of the “foreigner” while making colors shine into the proper functioning of society.

In a semi-naive style, where the intensity of colors governs the abolition of divine proportion, Oasis d'Abondance, presented at the 193 Gallery from March 2nd to April 27th 2024, brings to the heart of Paris the taste for everyday life. The hypothetical disappears in the face of facts. Life is like that, it’s a struggle signed by Essoua…

Curated by Mary-Lou Ngwe-Secke & Roger Niyigena Karera