Né à l’Extrême Nord Cameroun sa région d’origine, Marcel Tchopwe est un jeune artiste passionné de dessin et peinture. En 2014 il interrompt ses études en géoscience et environnement à l’université de Ngaoundéré pour intégrer l’institut des beaux-arts de l’université de Douala à Nkongsamba (IBA) dont il sort diplômé 5 ans plus tard. Dans le but de compléter sa formation et de s’imprégner de la scène artistique de son pays, il  intègre les ateliers des phares tels qu’Hervé Youmbi, Jean Jacques Kanté, Salifou Lindou ou encore Jean-David Nkot. Aujourd’hui encore, il est coaché par Hervé Youmbi qui fut son enseignant à l’IBA et qu’il considère dorénavant comme son mentor. Il suit en effet le post-master mis en place par Hervé Youmbi pour aider les jeunes diplômés à développer leur sujet et à évoluer sur la scène camerounaise. L’exercice a été mis en place tel un miroir permettant de visiter son propre reflet et de comprendre ses propres questionnements. Pour Marcel, “l’évidence” s’est portée sur le portrait psychologique en relation avec la question du malaise social. Il y explore les émotions et la complexité humaine. 

À travers son travail, l'artiste ne fait que constater l’inadéquation des formations universitaires par rapport au marché de l’emploi. Il dénonce ainsi la perte de productivité de son pays subséquente de cet abandon de l'État face au maintien voire à la création d’opportunités professionnelles pour la jeunesse camerounaise. « Rêve inabouti », « les jeunes sont restées dans les cartons »... dressent ainsi le portrait de ces jeunes impuissants, reflet de leur propre environnement sociopolitique et économique. Par une écriture réaliste, il ouvre une fenêtre sur le quotidien d’une jeunesse “formée pour chômer”. Marcel représente ainsi des jeunes portant les attributs de leurs métiers de rêve - de formation - en plein exercice de “jobs nourriciers" devenu leur seul échappatoire pour survivre. L’artiste ouvre ainsi un débat sur la place des jeunes dans une société en pleine mutation. Il questionne par la même occasion la fonctionnalité de l’ascenseur social et l’égalité de chance dans un paysage politique où règne la mauvaise gouvernance.